RE-TOURS: Dana Michel

Fondatrice de la compagnie Band of Bless en 2007, Dana Michel est une chorégraphe et interprète basée à Montréal, au Canada. Avant de terminer ses études en danse contemporaine en 2005, cette coureuse compétitive et joueuse de football était cadre d’entreprise dans le domaine du marketing. Ses œuvres, principalement des solos, ont été présentées en Amérique du Nord (Québec, Toronto, Ottawa, Boston, Salt Lake City, New York) et en Europe (Belgique, Serbie, Suisse).

EXPÉRIENCES DE TOURNÉE (EN BREF)

  • Ces deux dernières années, j’ai passé en moyenne une semaine par mois à l’extérieur de ma ville.
  • Je trouve et signe mes performances et mes tournées. Je n’ai pas d’agent ou d’administrateur.
  • J’ai dû répondre à plusieurs appels de dossiers, et chercher et prendre contact avec de nombreux diffuseurs avant de recevoir mes premières invitations.

 

PERFORMANCES ET EXPÉRIENCES CHOISIES

  • Performance Mix, Joyce Soho, New York
  • Movement Research, Judson Church, New York
  • TanzImpulse, ARGEkultur, Salzburg
  • Rhubarb Festival, Buddies in Bad Times Theatre, Toronto
  • Gershwin Hotel (résidence et performance), New York
  • Volksroom (commissaire : Ivo Dimchev), Bruxelles, Belgique
  • Le Chien Perdu (résidence), Bruxelles, Belgique
  • Commitment Issues, produit par FADO, Oasis AquaLounge, Toronto
  • Hit the Deck, La Nouvelle Scène, Ottawa
  • Dance Immersion Festival, Harbourfront Theatre, Toronto

LES ANECDOTES

1) Festival Proving Ground
Quoi : Festival performance
Qui : Dance Theatre Coalition (Amy Caron, Directrice)
Où : Salt Lake City, Utah, É.-U.
Quand : Une semaine en septembre 2007. J’ai dû remplacer un artiste au pied levé et tout s’est déroulé en quelques mois. Amy a vu ma pièce en mars. Elle a communiqué avec moi vers juillet et, en septembre, je partais pour l’Utah!

En mars 2007, grâce au programme d’échange du Studio 303, j’ai été programmée pour la toute première fois à New York dans le cadre du festival Performance Mix. Amy a vu ma performance là-bas et a communiqué avec moi lorsqu’elle a eu une annulation de dernière minute. Elle programme habituellement des œuvres qu’elle a vues et aimées, mais je crois que son festival accepte également les soumissions spontanées en plus de lancer à l’occasion des appels de dossiers. Le festival présente principalement de la vidéo et de la danse contemporaine.

Le soutien était extraordinaire. Le festival a réservé et payé mon billet d’avion et ma chambre d’hôtel-résidence. Amy a trouvé un beau vélo pour moi, rendant ainsi mes déplacements faciles et peu coûteux. Amy m’a souvent invitée à dîner et à souper, et nous avons eu plusieurs occasions de discuter de nos carrières (nous avons sensiblement le même âge). Elle m’a d’ailleurs donné de nombreux et précieux conseils pour développer ma carrière tout en demeurant forte mentalement. Grâce à ses démarches, j’ai enseigné un atelier de développement créatif dans deux écoles secondaires. Cela m’a permis de gagner un peu d’argent pendant mon séjour et de créer des occasions de réseautage. J’ai également donné des conférences pour un groupe d’artistes locaux et pour le département de danse d’une université lors d’un déjeuner-causerie.

Bien que tout cela n’a pas mené à d’autres occasions de performer, j’ai trouvé cette expérience très personnelle; j’ai rencontré un grand nombre de gens remarquables et j’ai eu beaucoup de PLAISIR. Je suis heureuse d’avoir établi de bonnes relations avec les organisateurs du festival et de les avoir côtoyés dans des contextes informels. Contre toute attente, Salt Lake City est une ville splendide et mon séjour a pris des airs de vacances. Amy et moi sommes toujours en contact !

2) Festival Particules
Quoi : Festival de performance
Qui : Theatre de l’Usine (Myriam Kridi, Programmation, communications, relations de presse)
Où : Genève, Suisse
Quand : 11 jours en janvier 2011. Myriam a communiqué avec moi quelques jours après avoir vu ma performance en septembre 2010 et m’a immédiatement invitée au festival qui se tenait en janvier 2011.

Myriam Kridi a programmé mon solo dans ce festival après l’avoir vu dans le cadre de la série Spark, produite par le Studio 303 en 2010. Je crois que Myriam cherche à programmer des œuvres « nouvelles » et inconnues de son public. Elle est prête à prendre certains risques et à mettre à l’essai des pièces qu’elle juge différentes de ce qui est habituellement programmé (du moins, à Genève). Jadis un squat d’artiste, le théâtre lui-même est un lieu quelque peu « alternatif » et apporte une touche expérimentale à l’esprit du festival. De la danse, de la performance, du théâtre et des films y sont programmés.

À l’époque, la chorégraphie et la musique de ma pièce (1976) devaient être remixées avec des artistes locaux de chaque ville d’accueil. Myriam a recommandé des musiciens et a choisi un danseur local.

En matière de soutien, l’équipe du festival était formidable et très chaleureuse. Ils m’ont reconduit pour revenir de l’aéroport et y aller, ont organisé une résidence de création pendant mon séjour, ont transporté mon matériel jusqu’au lieu de travail, ont régulièrement communiqué avec moi afin de s’assurer que tout se passait bien, et ont même remboursé mon billet d’avion lorsque j’ai été incapable d’obtenir le financement nécessaire. Le festival a réservé les services d’un traiteur et a mis en place un café-bar afin que nous puissions gracieusement manger de délicieux repas. Nous avons également eu droit à des consommations gratuites tous les soirs. J’ai été hébergée dans une immense et magnifique maison non loin du théâtre (15 minutes d’autobus). L’ambiance du festival était VRAIMENT extraordinaire.

Ils ont déployé de nombreux efforts pour rendre le festival interactif, faisant de cet événement une grande fête et un lieu de rencontre important. Ils ont fait en sorte que les artistes allaient assurément se rencontrer et discuter entre eux, ainsi qu’avec le public et la communauté artistique genevoise. C’est d’ailleurs lors de ce festival que j’ai reçu le plus de rétroactions variées de la part de toutes sortes de personnes différentes dont la plupart ne faisaient pas partie de la communauté de la danse.

3) Femmes
Quoi : Performance et résidence dans le cadre d’un événement spécial
Qui : New Dance Alliance (Karen Bernard, Directrice)
Où : New York, É.-U.
Quand : 1 semaine en juin 2011. Karen a communiqué avec moi quelques semaines après la série Spark en septembre 2010. La résidence et l’événement Femmes ont eu lieu en juin 2011.

J’entretenais déjà des liens avec Karen depuis les quatre dernières années et elle soutenait constamment mon travail. Elle m’avait d’ailleurs déjà programmée à deux reprises dans le cadre du festival performance Mix (2007 et 2009). La série Femmes visait à souligner le travail en danse et en performance contemporaines de trois ou quatre femmes, et je crois que Karen avait toujours travaillé avec le même groupe de femmes depuis le début de la série. À mon avis, c’était la première année où une « étrangère » se joignait à ce cercle.

Karen ne pouvait absolument pas m’accorder de soutien financier; elle pouvait uniquement couvrir l’aller-retour Montréal-New York (en autobus) et m’offrir une petite allocation pour payer les taxis et quelques repas. Elle m’a hébergée chez elle et m’a invitée à souper avec sa famille. C’est une excellente cuisinière alors c’était réellement agréable. Mon séjour chez elle m’a permis d’en apprendre beaucoup sur sa carrière, sur cette profession, et sur son opinion face à mon travail. Nous avons entretenu des échanges très personnels sur la vie dans le domaine de la performance.

Tous les artistes étaient appelés à approfondir davantage leur œuvre dans son studio (le loft où j’habitais) au cours d’une semaine. Nous nous sommes réunis à deux reprises pour présenter nos œuvres et offrir des rétroactions : une fois en studio et une fois lors d’un souper.

L’expérience globale était très intime. L’auditoire était petit et composé de gens très enthousiastes et très généreux dans leurs rétroactions. J’ai sans doute reçu les deux critiques les plus élogieuses (incluant Ms. Magazine!) à propos de mes œuvres lors de cette expérience. De plus, ma confiance en moi, plutôt modeste à l’époque, s’en est trouvée décuplée!

Note : Ce récit a été écrit en 2012.