Photo credit: Emily Gan

ERIN ROBINSONG & HANNA SYBILLE MÜLLER

Hiver 2019-20

PROJET // Les humains hébergent de multiples organismes. Il est communément admis que cinquante pour cent des cellules de notre corps ne sont pas humaines, mais plutôt microbiennes. Notre corps se compose de bactéries, virus, archées et champignons. Qu’est-ce que ça signifie d’être une communauté remplie de diverses espèces ? Polymorphic Microbe Bodies est une technique de danse multisensorielle qui invite le public dans les communautés microbiennes présentes dans leur corps. Enracinée dans les pratiques somatiques, cette performance expérientielle est guidée par le langage, le son, l’odeur et le goût. 

Dans notre collaboration précédente, revolutions, nous avons dirigé des entrevues sur le thème des révolutions avec des experts de divers domaines professionnels. Un d’entre eux était un biologiste qui a parlé des humains en tant que communautés microbiennes. Un individu, du point de vue biologique, est une fiction : nous sommes comme une planète, composée d’écosystèmes, d’habitants et de relations. Dans le studio, nous avons traduit ces idées en matériel chorégraphique. Ce matériel n’a pas donné revolutions, parce qu’il était trop différent du reste. C’était plutôt le début d’une toute nouvelle pièce chorégraphique. En créant Polymorphic Microbe Bodies, nous nous questionnons : pourquoi la danse, un art somatique, est souvent principalement perçue visuellement ? Comment pouvons-nous créer des œuvres qui invitent le public à s’engager dans une expérience sensorielle ?

Erin Robinsong
Photo credit: Bernardo Fernandez

BIOS // Erin Robinsong est poète, chorégraphe et artiste interdisciplinaire travaillant avec l’imagination écologique. Son premier recueil de poèmes, Rag Cosmology, a reçu le prix 2017 A.M. Klein Prize et a été décrit dans le Globe & Mai comme « une intimité d’identités écologiques aussi sauvages, sensuelles et rythmiques que le cosmos ». Ses écrits ont entre autres été publiés dans Lemon Hound, Vallum, The Capilano Review, Counter-Desecration : A Glossary for Writing Within the Anthropocene et Regreen: New Canadian Ecological Poetry. Les performances collaboratives de Hanna Sybille Müller et Andréa de Keijzer comprennent This ritual is not an accident, Facing away from that which is coming, revolutions et Polymorphic Microbe Bodies (à venir en 2020). Elle est lauréate du prix Irving Layton Award et a été nominée pour le prix K.M. Hunter Award. Originaire de l’île Cortes, Robinsong habite maintenant à Montréal.

Sybille Müller
Photo credit: Andréa de Keijzer

Hanna Sybille Müller est chorégraphe en mi-carrière, dramaturge et interprète habitant à Montréal. Elle a étudié la danse à la Rotterdamse Dansacademie (RDA) et a obtenu son diplôme en études médiatiques à l’université Berlin University of the Arts (UdK) en 2012.

En collaboration avec Erin Robinsong, elle développe présentement une technique de danse, Polymorphic Microbe Bodies, qui explore l’univers microbien du corps en traduisant l’information scientifique en des connaissances expérimentées. Leurs œuvres récentes comprennent revolutions (2018, Tangente), transposition (2016, Usine C, OFFta, Studio 303, Wiesenburghalle) et une chorégraphie de danse sociale, Soup-text Series (2010-en cours).

Sybille Müller a collaboré avec Eva Meyer-Keller pour près de dix ans. Elles ont créé deux projets de performance : Bauen nach Katastrophen (2009) et Cooking Catastrophes (2011), et un projet vidéo : Von Menschen gemacht (2010) qui fait encore des tournées à l’international. Sybille Müller a collaboré en tant qu’interprète avec Isabelle Schad, Jérôme Bel, Volker März, Martin Nachbar, TWO FISH, deufert&plischke, s-h-i-f-t-s et plusieurs autres.

 

Sybille Müller a été professeure à l’Udk (Berlin University of the Arts) et à l’université ZHdK (Zurich University of the Arts). En 2016, elle a dirigé le laboratoire Smoothies of the End of the World au Theater im Marienbad à Fribourg (Suisse). Elle enseigne présentement au Cummings Centre et au Studio 303 à Montréal.