Crédit photo : Jonathan Lorange

GUI B.B.

PROJET // La sommation des acouphènes

Dans cette résidence de recherche nous continuerons d’explorer les premiers contours de la création scénique La sommation des acouphènes.

La sommation des acouphènes est une proposition performative erratique travaillant autour et avec deux récits d’araignées comme forme d’incarnation queer : L’histoire vraie d’une araignée morte à 43 ans (en la faisant la plus vieille araignée du monde) et la fabulation racontée par la philosophe Vinciane Despret dans son livre Autobiographie d’un poulpe et autres histoires d’anticipation racontant le récit d’arachnologues qui développent des acouphènes durant leurs expérimentations sur des araignées. 

C’est le cri d’une araignée / C’est une expérience qui a mal tournée / C’est Gaius villosus / C’est un animorphe / C’est un poème queer / C’est une vibration incantatoire / C’est une science fiction trans / C’est le chaos audible d’un corps cherchant à s’échapper d’une cacophonie sonore sans grammaire / C’est des entités recréant des points de connivence avec cet autre qu’humain.

Les collaborateurs-rices de cette résidence sont Sammy Halimi, Michael Martini, Frédérique Chassé et Mycelium.

BIO // Gui B.B est une artiste trans-féminine n’ayant réussi à compléter aucune scolarité. Sa pratique oscille entre immobilité et arts performance. Son travail collaboratif et solo a été présenté dans différents lieux et festivals (L’Écart, OFFTA, la Fonderie Darling, La RIPA, le festival d’art performatif de Trois-Rivières, arts-souterrain). Elle a aussi présenté dans différents espaces alternatifs où elle auto-explore le médium de la performance, ses potentialités d’impostures et de guérisons.

Réfléchissant la performance comme une pratique de construction du monde, elle déploie des énoncés performatifs indisciplinaires où la théâtralité, l’ironie et la voix apparaissent comme matériaux principaux. En s’engageant dans différentes formes de parenté, son processus fait émerger de nouvelles constellations, de possibles reconfigurations aux récits dominant. Dans un foisonnement d’objets – gestes, elle crée des espaces dans lesquels le public peut faire l’expérience du non-sens, une éruption d’altérations aux identifications normatives.

Plus récemment, elle élabore un lexique visuel, textuel et sonore D.I.Y. référant directement à la science-fiction, y apposant une recherche iconographique et philosophique sur les formes de vies non-humaines et les récits spéculatifs. 

Ses références et ses concepts se dissolvent parfois dans l’oubli et l’agrégation. Elle néglige son dos, sa voix et sa mémoire et prend le temps de ne jamais être trop préparée d’avance.

Crédit photo : Guillaume Adjutor Provost