© Svelta Atanasova

Georges-Nicolas Tremblay

Camp de Performance Queer  2020

PROJET // De tout temps, l’acte sexuel et l’érotisme ont été représentés en art, contribuant par le fait même à notre perception de la sexualité. En effet, l’art que l’on pourrait qualifier de pornographique  en quelque sorte contribue à la sublimation ou à la dégradation des pratiques sexuelles. Dans mon désir d’embrasser davantage mon intérêt pour le queerness en déhiérarchisant les modèles relationnels, tout en repensant les normes et les dynamiques de pouvoir, j’ai décidé de m’intéresser à cette notion de pornographie, particulièrement dans l’art.

Provenant du grec pornê (prostituée) et graphê (écriture), la pornographie vise moins la sexualité que le discours qui se tient sur elle. En me penchant sur ce thème, je souhaite rompre avec la honte souvent associée aux désirs et aux pratiques sexuels, surtout lorsqu’elles sortent des standards, comme ceux de l’hétéronormativité ou de la monogamie par exemple.

Pour se faire, je poursuivrai mon exploration du corps chantant en mouvement. Cet intérêt provient de ma fascination pour les comédies musicales, genre cinématographique que j’ai déjà exploré dans des approches de création collaborative. Je souhaite d’ailleurs approfondir un constat de ces recherches, soit la dichotomie entre les valeurs hétéronormatives et capitalistes typiques à la comédie musicale et l’aspect queer qui se retrouve autant dans sa forme que dans ses artisans. Ainsi, j’aimerais développer des chansons pornographiques queers pour corps dansant ou des danses pornographiques queers pour corps chantant. C’est du moins l’idée de départ du processus dans lequel je me plongerai pour découvrir ce qui en émergera.

© Julie Artacho

BIO // Issu des arts visuels, du théâtre et de la danse, Georges-Nicolas Tremblay est un artiste qui réévalue continuellement sa pratique. Sa curiosité et ses questionnements traversent chacun des projets dans lesquels il s’implique. C’est ce qui l’a mené à compléter sa maitrise en danse à l’UQAM où il s’est intéressé à la dramaturgie en danse.

Comme interprète, il a dansé, entre autres, pour les chorégraphes Isabelle Van Grimde, Sylvain Émard, Harold Rhéaume et Hélène Blackburn. Il est de la distribution de 26 lettres à danser, une création de Bouge de là, compagnie de danse jeune public dirigée par Hélène Langevin. Il travaille également pour la compagnie Je suis Julio (Ariane Boulet et Nate Yaffe), Corpuscule Danse (France Geoffroy) et Lilith & Cie (Aurélie Pédron). Parallèlement à sa carrière sur scène, il enseigne sa vision de la dramaturgie en plus de travailler comme conseiller artistique et dramaturge. Comme créateur, il s’intéresse à l’exploration de la collaboration pour renouveler le processus dans un désir de déhiérarchisation et de queerisation de l’art.