RE-TOURS: George Stamos

Chorégraphe contemporain, danseur et directeur artistique, Georges Stamos; quitte sa Nouvelle-Écosse natale à l’adolescence. Pendant dix ans, il suit un cursus professionnel et mène une vie de nomade à l’extérieur du Canada avant de s’installer à Montréal en 1997, où il habite depuis. Son travail chorégraphique a été présenté à l’Agora de la danse, à Tangente, au Baryshnikov Center For The Arts, à PS122, à Joyce Soho, au Studio 303, à Live Art Productions, au Festival Danse Canada, au festival Fluid, au LSPU Hall, au Dancemakers Center For Creation, au festival Dancing on the Edge, au Vancouver International Dance Festival, au Harbourfront Centre, au Amsterdam’s International Ness Festival, et dans de nombreuses autres organismes artistiques. www.georgestamos.org

EXPÉRIENCES DE TOURNÉE (EN BREF)

  • Je dirais qu’en moyenne, travailler à l’extérieur de Montréal compte pour un tiers de mon temps. Pour la saison à venir, ce sera plus de la moitié de mon temps. C’est suffisant pour moi, car je n’aime pas avoir trop de tournées programmées.
  • Jusqu’à présent je négociais mes propres contrats, mais j’ai récemment commencé à travailler avec un nouvel agent une fois mes engagements confirmés. En théorie, il amènera de nouvelles propositions. Cependant, travailler avec un agent peut être un processus très lent dans lequel il faut apprendre à se connaître et savoir comment et par quelles méthodes approcher les diffuseurs, et à quel moment le travail correspond exactement aux contacts de l’agent.
  • J’ai voyagé seul à Londres, à Amsterdam et à New York pendant mon adolescence; j’ai habité dans différents endroits et j’ai cogné à de nombreuses portes au fil de ces années. Mes premiers spectacles se déroulaient dans des squats, des boîtes de nuits et des galeries à Londres, à Amsterdam et à New York. J’ai ensuite commencé à performer dans des théâtres qui présentaient de jeunes artistes.

PERFORMANCES ET RÉSIDENCES CHOISIES

  • Danseur pour Zab Maboungou, Abok I Ngoma, Cameroun
  • Danseur pour Erin Flynn, Tokyo Roundhouse Theatre, Tokyo, Japon
  • Danseur pour Erin Flynn, LIG, Séoul, Corée
  • Résidence de création, Baryshnikov Arts Centre, New York, É.-U
  • Résidence et spectacle, Brian Webb Dance Company, Edmonton, Alberta
  • Résidence de création et bourse d’études, Jacob’s Pillow, Becket, Massachussetts, É.-U
  • Recherche en résidence (j’ai eu la chance de voir de nombreuses œuvres), Tanzfest Im August, Berlin, Allemagne
  • Recherche en résidence Interarium (solo avec Ted Robinson comme mentor dans un cadre exceptionnel), Banff, Alberta
  • Danseur pour Sara Shelton Mann, San Francisco International Arts Festival,É.-U.
  • Oeuvre collective avec des artistes locaux, Neighbourhood Dance Works, St. John’s, Terre-Neuve-et-Labrador
  • Danseur pour Sara Shelton Mann, Live Art Productions, Halifax, Nouvelle-Écosse

LES ANECDOTES

1) The Baryshnikov Arts Center
Quoi : Résidence de création
Qui : Stanford Makishi, ancien directeur exécutif
Où : Deux semaines à New York, É.-U.
Quand : mars 2009

J’ai rencontré M. Makishi à CINARS environ six mois avant ma résidence. Nous assistions tous les deux à un spectacle et nous avons commencé à bavarder après la représentation. Ce n’est qu’après 45 minutes de conversation que j’ai appris qu’il travaillait au Baryshnikov Arts Center (BAC). Je lui ai donné un DVD de mon travail que je transportais dans mon sac, au cas où je rencontrerais un diffuseur, et nous avons gardé contact par courriel. Je n’avais aucune attente ni proposition à son égard, jusqu’à ce qu’il m’envoie un courriel avec une proposition. Le BAC avait apprécié mon travail sur DVD, et ma proposition était claire. J’ai donc été invité pour une résidence de création afin que nous puissions nous connaître davantage. La résidence s’est très bien déroulée et le BAC a diffusé mon travail au cours de leur saison suivante.

L’équipe du BAC était remarquable. J’ai touché un bon cachet pour la résidence ainsi qu’une bourse de déplacement du CALQ, j’avais un magnifique studio à ma disposition, et l’équipe du BAC était toujours calme et attentionnée. C’était formidable! Au cours de la résidence, Makishi passait régulièrement en studio pour voir l’évolution du travail et faire des commentaires intelligents et utiles. Baryshnikov a vu une présentation à la fin de la résidence et a donné des suggestions sur des aspects du travail que je pouvais davantage considérer. Ses commentaires étaient très élaborés, précis et utiles. C’était incroyable d’avoir la chance de répéter et de présenter mon travail au Baryshnikov dans l’intimité de leur magnifique studio situé sur l’île de Manhattan et offrant une vue sur le Chrysler Building et l’Empire State Building. J’ai bu un verre de vin avec Baryshnikov après la présentation et j’étais euphorique!
Le BAC programme de la danse contemporaine, ainsi que des œuvres vidéo et des performances très corporelles.

2) Brian Webb Dance Company
Quoi : Résidence de production afin de préparer une tournée canadienne pour deux créations collectives dont je suis l’instigateur
Qui : Brian Webb, directeur
Où : Edmonton, Alberta, Canada
Quand : Une semaine en 2006

Au moment où nous avons commencé à discuter de cette résidence, j’avais déjà une relation professionnelle avec Brian Webb qui appuie ma carrière depuis une dizaine d’années. Au départ, sa compagnie ne devait pas accueillir cette résidence de production. Cependant, lorsque le diffuseur d’accueil s’est retiré du projet un mois avant le début de notre tournée, Brian Webb est intervenu afin de s’assurer que la pièce serait suffisamment préparée pour les spectacles. La représentation ayant immédiatement suivi cette résidence à Edmonton faisait partie de la saison régulière de la compagnie, et la commande faisait partie du Fonds de création CanDance.

La tournée a été un vif succès grâce au soutien de Brian Webb, de Diagramme et du Conseil des Arts du Canada. Pour sauver cette tournée, il nous a fallu conserver notre calme, suivre les conseils de Brian, et travailler rapidement de manière conjointe afin de trouver des solutions. La tournée nous a permis de solidifier mon profil national, et d’accroître l’intérêt pour mon travail à travers le Canada. Après Edmonton, nous avons présenté la pièce à Halifax, à Calgary, à Ottawa et à Vancouver. Brian Webb a été un hôte formidable à Edmonton. Nous avons été logés dans un magnifique hôtel, avons dégusté des repas élaborés, et avons eu beaucoup de temps pour répéter dans un grand théâtre entièrement équipé. L’expérience dans le théâtre était vraiment agréable, l’équipe technique locale était formidable, et les communications avec la compagnie étaient très simples. Le cachet était généreux et le soutien moral, immense.

Au cours de cette expérience, Brian était d’un grand soutien en matière de politiques et de pratiques de négociations de tournée. C’était un véritable apprentissage pour moi de réaliser qu’une tournée consistait davantage à maintenir des amitiés personnelles et à préserver le calme du personnel administratif, plutôt que de gérer spectacle. Les responsables sont souvent surchargés de travail et peuvent devenir très sensibles. Soyez prudents dans toutes vos communications et demeurez amicaux. Les éventuelles situations problématiques seront plus faciles à régler si votre relation personnelle avec le diffuseur est solide.
La Brian Web Dance Company programme de la danse contemporaine canadienne émergente ou établie.

3) Festival TWOBYFOUR
Quoi : Festival de performance
Qui : Dancemakers (Michael Trent, Directeur artistique)
Où : Toronto, Ontario, Canada
Quand : Une semaine en janvier 2012

Dancemakers présentait une de mes pièces pour la deuxième fois. Nos échanges à propos de cette présentation ont commencé neuf mois avant le spectacle. Avant la première présentation de mon travail à Dancemakers, trois ans auparavant, j’étais resté en communication avec Michael Trent pendant environ cinq ans. Je n’avais pas d’attentes concrètes, mais je le tenais toujours au courant de mes activités artistiques et je demeurais au fait de ce qui se passait à Dancemakers. Il a finalement programmé une pièce de groupe que j’avais chorégraphiée et, trois ans plus tard, nous avons commencé à discuter de la présentation d’un duo dans le cadre du festival TWOBYFOUR.

Nous avons bénéficié d’un grand soutien moral avant et pendant notre séjour à Toronto, et le personnel était très accommodant. Michael comprenait parfaitement les complications artistiques auxquelles je faisais face, et nos conversations m’ont permis de développer la pièce ans une nouvelle direction qui était assez différente de ce que je lui avais proposé au départ. Cette transition est souvent difficile à effectuer avec un diffuseur, mais puisque Dancemakers s’intéresse au processus et à la recherche, Micheal a soutenu la nouvelle orientation du duo. Cette marge de manœuvre s’est révélée très libératrice pour moi sur le plan de la création et m’a aidé à surmonter une petite crise artistique. Les communications étaient harmonieuses et peu compliquées. Le cachet était substantiel et nous avions assez de temps pour répéter dans l’espace. Nous avons adoré travailler avec l’équipe de Dancemakers. J’ai également travaillé en étroite collaboration avec la directrice de production de l’époque, Jeanne Holmes, sur les communications entourant le spectacle. Maintenant directrice artistique du Festival Danse Canada, Jeanne a ultérieurement programmé ma pièce au festival d’Ottawa.
Dancemakers est essentiellement une compagnie de danse sous la direction du chorégraphe et directeur artistique Michael Trent. Elle diffuse également des œuvres de danse contemporaine comportant des éléments d’exploration et de performance qui sont axées sur la recherche. Un festival de duos a lieu tous les deux ans.

4) Festival Danse Canada
Quoi : Festival de performance
Qui : Jeanne Holmes, Directrice artistique
Où : Ottawa, Ontario, Canada
Quand : Trois jours en juin 2012

Six mois avant la présentation, j’ai rencontré Jeanne Holmes et j’ai discuté d’une possible diffusion au Festival Danse Canada (FDC). Elle avait vu la pièce à Dancemakers en janvier 2012 et j’avais négocié le contrat et les autres modalités avec elle. C’est donc ainsi que nous avons eu l’occasion de nous connaître.

Jeanne a été très franche à propos des difficultés auxquelles elle était confrontée en tant que directrice artistique du FDC. Nous avons discuté ouvertement pendant plusieurs mois et elle a finalement pu m’inviter. Pendant mon séjour à Ottawa, l’équipe du FDC était facile d’approche et j’étais heureux de faire partie de cette nouvelle énergie que Jeanne apportait au festival. J’aurais aimé rester plus longtemps, mais je devais revenir à Montréal pour répéter pour un autre projet. La collaboration avec l’équipe technique du théâtre était excellente (mon duo comporte plusieurs aspects techniques) et j’ai beaucoup apprécié mon expérience (l’équipe technique avait posé problème lors de mes trois derniers passages au FDC). Une équipe technique coopérative est essentielle à toute bonne expérience dans un théâtre. Il reste à voir si les présentations au FDC mèneront à d’autres contrats. La pièce a été bien reçue et a été vue par plusieurs diffuseurs de partout au Canada. Je suis actuellement en discussion avec trois diffuseurs qui étaient présents au FDC à propos d’éventuelles performances en 2013. Obtenir des engagements peut prendre un certain temps et nécessiter plusieurs conversations, et ce, même si le diffuseur manifeste un véritable intérêt.
FDC diffuse des œuvres de danse partout au Canada. Les représentations régionales sont essentielles pour le festival, et la programmation varie tout autant que les œuvres qui se créent à travers le pays. Jeanne Holmes est la nouvelle directrice artistique du festival et j’ai le sentiment qu’elle apporte une nouvelle énergie stimulante.

5) Festival de danse Abok I Ngoma
Quoi : Festival de performance (en tant que danseur pour Zab Maboungou)
Qui : Association Meka (Elise Mballa Meka, Directrice)
Où : Yaoundé, Cameroun
Quand : Deux semaines en juillet 2012

Lorsque Nyata Nyata était à la recherche d’un danseur en 2011, je n’avais jamais étudié la danse africaine, mais je désirais apprendre quelque chose de nouveau et explorer la danse contemporaine à l’extérieur des courants européens dominants. Je m’intéressais également à Zab Maboungou en tant qu’artiste, et j’ai auditionné pour Montreal by night. Maboungou m’a engagé et je me suis mis à suivre des cours chez Nyata Nyata et à répéter et performer rigoureusement pour Montreal by night pendant la saison 2011-2012. La technique enseignée chez Nyata Nyata a rendu ma danse plus forte et plus sophistiquée. Je peux également ressentir cette influence sur ma performance dans d’autres contextes. Des blessures antérieures qui perduraient dans mon corps de 43 ans après tant d’années de danse ont maintenant complètement guéri grâce à la technique apprise chez Nyata Nyata.

Cette tournée au Cameroun a été confirmée environ un mois avant notre départ. Mon expérience au festival Abok I Ngoma a été marquante. Le cachet était décent et l’hébergement était raisonnable, mais le contact avec la culture africaine était inestimable. La danse contemporaine présentée au festival en Afrique était inspirante et stimulante. La danse et les percussions présentées tous les soirs sur la scène extérieure étaient tout simplement incroyables. Observer la façon dont les Africains vivent dans leur corps en pratiquant leurs activités quotidiennes était un réel enseignement pour moi. Il y a des siècles de connaissances dans les postures et les mouvements de tous les jours au Cameroun. C’est un endroit très inspirant, surtout pour un chorégraphe ou un danseur. J’ai inclus cette expérience dans cette liste d’anecdotes, car elle témoigne d’une vision élargie lorsqu’il est question de tournées et d’occasions professionnelles diverses. Apprendre des techniques fondamentales, élargir sa vision du monde et rencontrer des artistes intéressants d’autres cultures sont des actions d’une véritable valeur.

Note : Ce récit a été écrit en 2012.