En avril 2025, le Studio 303 se joint à la Campagne Palestinienne pour le Boycott Académique et Culturel d’Israël (PACBI) qui fait partie du mouvement palestinien BDS (Boycott, Divestment, Sanctions). Ce geste s’inscrit dans le contexte du génocide en Palestine, et est nourrit par les discussions quant aux pratiques artistiques qui profitent à l’État d’Israel.
Pour le Studio 303 – son équipe, sa direction et son conseil d’administration – se joindre à PACBI est un premier geste simple, mais significatif. C’est une manière concrète de soutenir une initiative portée par la société civile palestinienne, dont l’écho est aujourd’hui international. Plusieurs organismes culturels à Montréal ont déjà posé ce geste cette année. À notre tour, nous nous joignons à ce mouvement de solidarité.
En fait, notre organisme se questionne beaucoup à l’interne depuis 1 an et demi, sur quelles actions entreprendre et comment. Nous avons pris quelques initiatives de soutien ou de réflexion, telles qu’organiser des levées de fonds ou accueillir des événements de solidarité. Nous avons conscience que rester dans le silence revient à une forme de complaisance et de complicité – et souhaitons changer cette situation.
Les arts et la culture jouent un rôle clé dans la normalisation et le blanchiment artistique (« artwashing ») des horreurs du génocide en Palestine. Nous croyons que les arts et la culture peuvent, en retour, devenir des outils pour soutenir la résistance à l’oppression coloniale et la libération de la Palestine. En refusant de collaborer avec le gouvernement israélien ou ses organismes de financement, et en boycottant tous les produits culturels et académiques qui normalisent l’État d’Israël, nous affirmons notre engagement envers l’autodétermination palestinienne. Nous cherchons à promouvoir des pratiques artistiques et des collaborations culturelles qui résistent à l’oppression coloniale et amplifient les voix de la libération.
C’est pourquoi nous ne programmons plus de pratiques qui contribuent à la stratégie de « Brand Israel », telles que le Gaga. En parallèle, nous continuerons à réfléchir et à nous renseigner à propos d’autres pratiques qui participent au blanchiment artistique.
D’autre part, nous avons conscience que certaines pistes proposées par PACBI s’appliquent difficilement. L’argument des liens financiers entre l’artiste et l’État d’Israël, comme déterminant de complicité, ne prend en compte ni les relations de longues durées avec les artistes qu’on accueille, ni la complexité des financements pour artistes. Cet argument montre aussi des failles par rapport au fait qu’en tant qu’organisme culturel Canadien, nous nous reposons majoritairement sur des financements canadiens, gouvernement complice, qui ne reconnaît toujours pas l’État de la Palestine. Cela dit, la perspective et les outils PACBI nous ont déjà permis d’avancer dans nos réflexions et actions et nous poursuivons en ce sens.
Ainsi, nous nous engageons ici à ouvrir un espace où les débats ne sont pas motivés par la peur de la faute, mais par le désir de comprendre, de soutenir et d’agir autrement. Un espace pour penser ensemble, en évitant de se comparer ou de se condamner.
Notre prochaine action concrète sera de tenir une discussion publique sur le sujet, pour l’ouverture de SPARK (pendant le FTA). N’hésitez pas à vous joindre à nous.
Solidairement,
La direction, l’équipe et le conseil d’administration du Studio 303
Ressources:
https://bdsmovement.net/cultural-boycott
https://bdsmovement.net/pacbi/cultural-boycott-guidelines
https://www.tadamon.ca/archive/post/5824/#
https://dancersgroup.org/2025/02/dancing-with-solidarity-the-case-for-boycotting-batsheva-and-gaga/
https://dancersforpalestine.wordpress.com/2024/12/24/mark-morris-and-gaga-movement/